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— Merci ! soupira Pierre, d’une voix éteinte.

Il grelottait plus fort que les autres ; l’on eût dit que son visage maigrissait de minute en minute.

— Où me mettrai-je ? demanda-t-il après un nouveau silence.

— Restez avec nous ! dit Sabine.

Il saisit la main de sa femme avec des sanglots et y mit un baiser d’esclave.

L’heure passa, le crépuscule fut proche. On pouvait voir, par la fenêtre occidentale, un immense soleil sombrer ; les nuages semblaient trempés dans le sang coagulé. Depuis un moment, Vérannes semblait assoupi. Sa tête retombait sur son épaule droite ; un de ses yeux était clos, l’autre entr’ouvert ; il respirait durement, comme un animal harassé… Tout à coup, il releva la tête, examina le laboratoire et ses compagnons d’un regard lointain, et chuchota :

— Il se passe… des choses hideuses !

Puis, se dressant, secoué de longs tres-