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trouver une branche maniable : sa recherche fut vaine.

Et les Kzamms arrivaient !

Il voulut fuir, il se heurta à une souche et trébucha, si bien que ses antagonistes réussirent à lui barrer la route, en l’acculant contre le Feu. Quoique le brasier occupât une aire considérable et se trouvât surhaussé, il aurait pu le franchir. Un désespoir formidable emplissait sa poitrine ; l’idée de retourner vaincu, dans la nuit, lui fut insupportable. Levant ensemble sa hache et sa massue, il accepta le combat.



V

POUR LE FEU


Les deux Kzamms n’avaient pas cessé d’approcher, encore que leurs pas se ralentissaient. Le plus fort brandissait une dernière sagaie, qu’il jeta presque à bout portant. Naoh la détourna d’un revers de hache ; l’arme fine se perdit dans les flammes. Au même instant, les trois massues tournoyèrent.

Celle de Naoh rencontra simultanément les deux autres et le heurt rompit l’élan des adversaires. Le moins fort des Kzamms avait chancelé. Naoh s’en aperçut, se rua sur lui et, d’un choc énorme, lui rompit la nuque. Mais lui-même fut atteint : un nœud de massue déchira rudement son épaule gauche ; à peine s’il évita un coup en plein crâne. Haletant, il se rejeta en arrière, pour reprendre position, puis, l’arme haute, il attendit.

Quoiqu’il ne lui restât qu’un seul adversaire, ce fut le moment épouvantable. Car son bras gauche pouvait à peine lui servir, tandis que le Kzamm se dressait, dou-