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L’IMMOLATION

troupeaux, couleur de vieux papier, ardoisées, roussâtres, avec des bords d’argent, d’écaille, des ailes de vibrante luminosité, des trous d’écurne, et toutes s’égaraient lentement derrière les horizons. Elles s’ouvraient parfois, s’épanchaient sur la brune nudité terrestre, roulaient en nébulosités douces aux ramuscules dressés sur l’horizon, aux fines tresses des bouleaux, aux raides cheveux des peupliers. Quelques plantes d’octobre poussaient encore : des périanthes pâles mouraient sur les mares ; les mousses s’acharnaient aux écorces, et les perspectives lointaines allaient, selon la journée, l’heure, du noir-bleu au violet pâle.

C’était la saison où s’en va, aux futaies irisées par l’agonie végétale, le grand cerf suivi du harpail gracile, le grand cerf amoureux, maigrissant et enflammé par sa tâche de reproducteur, brâmant glorieusement dans les pénombres vaporeuses.