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L’IMMOLATION

source, il se pencha, but un large coup d’eau glacée à l’ombre des buissons. Comme il atteignait la chaussée, un hasard lui fit mettre la main à la poche. Ses joues grisonnèrent. Le mouchoir, les cent sous y noués avaient disparu ! Béant, il farfouilla, tâta par tout son corps. Rien !

De l’espoir, pourtant, lui demeurait. Personne ne l’avait croisé au long des sentiers. Maintenant encore la campagne était déserte. Il s’en retourna, à pied, son cheval le suivant comme un chien, scruta partout scrupuleusement. Mais il était persuadé que le mouchoir devait être tombé tandis qu’il s’abreuvait au ruisselet, et à nulle autre place, et c’était par pure conscience qu’il examinait les sentiers. Enfin, il arriva. Mais il eut beau fureter aux buissons, en amont comme en aval, suivre le lit de sable, aucune trace ne se trouva.

Il s’opiniâtra ; il resta là, deux heures durant, en sueur de souci et d’espérance,