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L’IMMOLATION

taciturnes. Certains matins, les mares reluisaient plus gentiment sur la plane campagne ; il lui arrivait d’écouter s’éveiller les retentissants merles, les ascensionnelles alouettes, d’être dans l’émerveillement vague des paysages après pluie, idéalement lavés, sans poussières ; de rester une minute devant le charriage des nues, ce léger monde, si vaste, où l’éphémère triomphe, où la caverne divine de l’aurore se résout en brebis, en ailes de schiste ourlées de lumière palpitante, en nimbus recéleurs d’orages ; de sourire aux blonds tremblements de la moisson estivale ; d’aimer une minute le village aux toits coquelicots, le bois de hêtres, ses fins troncs métalliques, ses petites feuilles chanteuses ; de lever son humble regard sur la descente du grand Fécondateur, du disque croulant doucement à travers la gamme des impériales couleurs, comme posé sur la toison fine du parabolique horizon.