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II

Séraphine restait seule sur le monticule solitaire. Elle avait seize ans. De pâles yeux de septentrion, les muscles grêles, haute silhouette douce, la chevelure couleur maïs, la figure de grâce dormante, elle était lente dans son mouvement, persévérante dans son action et taciturne comme son père. L’humble fatalité paysanne, la végétative résignation, s’exhalait de cette vivante circulant à travers le pérennial labeur. D’elle, à la longue, par l’accumulation patiente,