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génie de l’Extrême-Orient peut seule nous révéler le caractère et les véritables origines.

Quelques documents nouveaux, signalés dans ces derniers temps par des savants indigènes, tendent à donner aux Japonais une antiquité bien autrement lointaine que celle qui leur était attribuée jusqu’à présent[1]. Ces documents n’ont malheureusement pas été suffisamment étudiés, discutés. Il en résulte qu’il faut, encore aujourd’hui, se borner à placer le berceau de la civilisation japonaise au siècle de l’empereur Zin-mou, qui commença à régner dans le sud de la grande île du Soleil-Levant (Hi-no moto), en 660 avant notre ère.

Ce Zin-mou est considéré comme un étranger sur le sol du Japon qu’il vient conquérir avec une bande de partisans et d’aventuriers. Sa provenance est inconnue ; mais ce que nous apprend l’histoire sur sa personne et celle de ses soldats ou courtisans fait présumer qu’il était chef d’une émigration venue du continent asiatique, sinon de la Chine, du moins d’un pays occupé par l’un des rameaux de la grande famille mongolique de l’Asie Centrale. S’il eût été Chinois, il n’aurait certainement pas manqué d’apporter avec lui la connaissance de l’écriture idéographique et celle de la philosophie de Confucius ou de Lao-tse. Mais, sans être Chinois, Zin-mou pouvait bien appartenir à quelqu’une de ces tribus errantes de la Tartarie qui semblent avoir abandonné un foyer de civilisation établi

  1. 1. Voy. le notamment Ouye-tsou foumi, de M. Kira Yosi-kazé, le Sin-zi Hi-foumi den, de M. Taka-basi, etc.