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pas bien longtemps, — de ses croquis fantaisistes et ensuite de les admirer « par genre », sans mesure et à tort et à travers.

Telle est mon humble appréciation ; mais je n’ai garde d’insister, car je ne veux pas faire naître d’oiseuses discussions sur la matière, et je sais que des goûts et des couleurs, il n’y a pas avantage à disputer. Je ne disputerai pas non plus sur la valeur relative des différentes éditions des Man-gwa d’Hok’-saï, dont le livre de M. de Goncourt fixe magistralement la valeur commerciale d’une façon fort amusante et qui plus est, — pour quelques personnes au moins, — d’une façon sans doute fort rémunératrice. Tout ce que je puis dire aux amateurs qui éprouvent le besoin de jeter leurs banknotes par la fenêtre, c’est que la plupart des prétendus tirages primitifs des xylographies d’Hok’-saï sont l’œuvre d’ouvriers bien moins habiles que ceux qu’on emploie de nos jours dans les imprimeries japonaises, et qu’en outre aucun peuple n’est plus adroit que les Japonais lorsqu’il s’agit de nous donner le change sur l’ordre et la date des éditions d’un livre à la mode.

Or, les Man-gwa d’Hok’-saï sont à la mode… grâce à M. de Goncourt… et autres.

Avis cependant aux curieux, aux bibliophiles et aux commissionnaires en librairie japonaise.



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