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quelle façon nous pouvons éviter les mêmes erreurs et comment nous devons agir pour l’amélioration constante de notre sort ici-bas. Or l’étude des annales d’une foule de pays divers tant anciens que modernes, m’a conduit à une toute autre conclusion. Plus j’ai feuilleté de livres d’histoire, plus je me suis convaincu que nous n’avons guère à en tirer rien de mieux que des témoignages sans cesse répétés de l’inconscience, de l’égoïsme et de la sottise humaine. C’est à peine si, dans quelques récits mythiques, œuvres de pure imagination, il arrive parfois de découvrir un appoint réconfortant pour les défaillances et les inquiétudes de notre esprit.

Je ne prétends pas pour cela que l’histoire n’a pour nous aucune espèce de valeur. En pareille matière, les verdicts trop absolus sont fâcheux à plus d’un égard. Je soutiens seulement que la recherche des faits historiques ne nous apporte guère autre chose que des mensonges et qu’elle coûte presque toujours une dépense de travail intellectuel peu proportionnée avec les bénéfices que nous pouvons en espérer.