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prouvant qu’il a oublié parfois — horresco referens ! — de mettre des points et même des tréma sur les i.

En veut-on la preuve ?

Chacun a certainement lu, — ne fût-ce qu’à l’école, — les œuvres d’un immortel poëte français du siècle de Louis XIV qu’on me permettra, pour me conformer au procédé original de M. de Goncourt, d’appeler Root, et l’une de ses plus célèbres tragédies l’Anglais. À ma manière de m’exprimer on pourrait croire que je plaisante. Pas le moins du monde. Par Çâkya Nyo-raï ! je le jure : M. de Goncourt, que j’imite en ce moment, n’a pas voulu se moquer de ses lecteurs, pas plus que moi des miens. Je continue donc à suivre son exemple.

Nous et nos pères avons eu le cerveau fardé du récit des exploits d’un fameux conquérant qui s’appelait le Lion-aux-Navets et qui mourut sur un rocher. Eh bien ! cette fois encore, soyez sûr que je ne veux pas me moquer de mes lecteurs, pas plus que M. de Goncourt des siens. Seulement, à l’exemple de cet aimable yamatophile (notez que ce mot veut dire « qui aime le Japon » ), je fais, à mes heures, de la philologie et, sur l’escarpolette de la science étymologique, je réclame des droits pour toutes les balançoires. Ces droits, je n’en revendique aucun pour moi sans les revendiquer pour M. de Goncourt.

Toutefois, m’est avis que j’en ai déjà dit trop, puisque je ne veux pas faire de controverse, ni même écrire un article sur le nouveau volume de M. de Goncourt. Bien plus : le remords me prend. Je répare. M. de Goncourt réparera à son tour, si cela lui fait plaisir.

Le M. Root, dont j’ai parlé tout à l’heure, comme