XVII
UN MOT
Si je me refuse à écrire un article sur le nouveau
livre de M. de Goncourt[1], ce n’est pas sans motif, croyez-
le bien. De ces motifs, j’en avouerai un seul, et le voici.
Il ne me plaît pas de dire des choses désagréables à un
charmant écrivain, et du moment où je prendrais ma
plume d’orientaliste pour parler de son très cher Hok’-saï, je serais entraîné malgré moi à soutenir que lui, M. de Goncourt, n’est pas un spécialiste. Ce reproche serait au moins bizarre, à peu près comme si je lui imputais le crime de ne pas être une brute ; mais enfin ce serait un reproche et, par Bouddha ! je n’ai aucun goût pour
lui en distiller la formule.
C’est d’ailleurs justement parce que M. de Goncourt n’est pas un spécialiste, — sinologue, japonologue ou japonisant, comme on voudra, — qu’il a pu nous apprendre, sur le Cham du Soleil-Levant, des choses vraiment extraordinaires ; mais ces choses là, ce n’est pas à moi qu’il appartient de les faire valoir. Je me bornerai à accomplir un petit acte d’érudition en lui
- ↑ L’Art japonais du XVIIIe siècle, Hokousaï. Paris, 1896, in-12.