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Puis on prépare le riz, — du riz comme jamais Européen n’a su en préparer, — puis les entremets et le dessert.

La tâche accomplie, les costumes culinaires cèdent la place à des costumes de ville, et l’on se met à table.

À dix heures du soir, il ne restait plus de sasimi dans le plat, et nous nous pourléchions le bord des lèvres, aussi fiers de notre œuvre qu’un statuaire qui aurait fait une Vénus de Milo.

C’était exquis ! exquis, si plat le fut jamais !

J’oubliais d’ajouter que notre poisson n’avait reçu aucune autre préparation que celle dont j’ai parlé et que, grâce à ses innombrables lavages, il laissait fort en arrière le poisson le mieux cuit et le mieux assaisonné.

Son Excellence Yamataka, seigneur d’Ivami, écrivit alors une inscription commémorative de ce grand jour. On la voyait aux Corluis du Perreux jusqu’à l’époque de l’invasion prussienne. Elle fut détruite par l’incendie deux ou trois jours avant la signature de l’armistice.



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