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VII

LE
MÉMORIAL DE L’ANTIQUITÉ JAPONAISE





Nous possédons, depuis bien des années, des notions plus ou moins succinctes, plus ou moins exactes, sur le système théogonique des Japonais et sur la religion nationale des îles de l’Extrême-Orient dite Sintauïsme ou Kami-no mitsi ; mais, jusque dans ces derniers temps, nous étions restés dans une ignorance à peu près complète des textes originaux sur lesquels reposent cette théogonie et cette religion. Un des premiers, au XVIIe siècle, le célèbre voyageur Engelbert Kæmpfer, nous a donné l’énumération des principales divinités du panthéon japonais et de courtes notices sur les légendes populaires de la mythologie du Nippon. Malheureusement le travail de l’illustre voyageur allemand pullule d’inexactitudes : outre une foule de noms propres qui y sont mal orthographiés et parfois même à peine reconnaissables, il s’y est glissé de fâcheuses confusions et les questions les plus graves, les plus complexes, les plus incertaines y sont considérées comme des problèmes très simples et absolument résolus. Pour ne citer que peu d’exemples qu’on pourrait aisé-