V
LES NOVATEURS BOUDDHISTES
Il était onze heures du soir, il m’en souvient ; je travaillais tranquillement, quand on vint faire à ma porte
quelque bruit.
— Monsieur, me dit ma bonne en entrant brusquement dans mon cabinet, c’est beaucoup de curés qui demandent à vous parler, mais des curés pas comme les autres.
— Beaucoup de curés, à onze heures du soir, chez moi, quel honneur ! Mais est-ce bien moi qu’ils demandent ?
— Oh ! oui, monsieur, ils demandent M. Roni Sama.
Je commençai à comprendre, mais à moitié, je l’avoue. Je donne ordre néanmoins qu’on fasse entrer tous les curés.
Un moment après, je vois défiler dans mon cabinet les curés en question, le corps replié en avant de façon à former un angle rectangle, les deux mains strictement attachées aux genoux.
C’était une bande de bonzes Japonais qui venait à l’improviste envahir mon domicile.