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RÉSUMÉ DE LA DEUXIÈME PARTIE — LA CONFÉDÉRATION DES TROIS CANTONS

Chap. VI. — Fondation de la Confédération.

1. Les pays d’Uri, de Schwytz et d’Unterwald sont désignés dans leur ensemble sous le nom de Waldstætten ou pays forestiers. On les appelle aussi les cantons primitifs. Ils se peuplèrent surtout après l’invasion des Alamans.

2. La vallée d’Uri dépendait, pour la plus grande partie, de l’abbaye de Fraumunster, à Zurich. L’empereur y était représenté par la maison de Habsbourg. Les Uranais redoutaient beaucoup de devenir de simples sujets de cette famille. Pour éviter ce danger, ils s’adressèrent au roi Henri et obtinrent de lui une charte de liberté impériale, stipulant qu’ils relevaient directement de l’empire (1231).

3. Dans le pays de Schwytz, la population se composait surtout d’hommes libres. Cette contrée était limitée au nord par les terres de l’abbaye d’Einsiedeln, avec laquelle les Schwytzois furent longtemps en guerre. Comme les Uranais, ils craignaient l’ambition des Habsbourg, qui remplissaient chez eux les fonctions de baillis impériaux. Ils furent assez heureux pour obtenir de l’empereur Frédéric II, une charte de liberté impériale (1240). Toutefois, l’empereur Rodolphe de Habsbourg refusa de la reconnaître.

4. La population de l’Unterwald dépendait d’un certain nombre de seigneurs et de couvents, entre autres des Habsbourg et de l’abbaye d’Engelberg. En outre, les Habsbourg, comme représentants de l’empereur, exerçaient une autorité générale sur tout le pays.

5. Les Waldstætten sentaient bien que leur union seule leur permettrait de lutter contre l’ambitieuse maison de Habsbourg. Aussi, le 1er août 1291, quelques jours après la mort de l’empereur Rodolphe, les représentants des pays d’Uri, de Schwytz et d’Unterwald se réunirent et conclurent un traité d’alliance perpétuelle. C’est ce traité qui est regardé comme l’acte de fondation de la Confédération suisse. Ses auteurs furent très probablement pour Uri : le landammann Arnold, de Silenen, et Werner d’Attinghausen ; pour Schwytz : le landammann Conrad ab Iberg et Rodolphe Stauffacher.

Chap. VII. — Première guerre des Confédérés contre l’Autriche.

1. Le successeur de Rodolphe sur le trône impérial fut Adolphe de Nassau, qui ne régna que quelques années. En 1298, il fut tué dans un combat et son rival, Albert d’Autriche, fils de Rodolphe, fut élu empereur. Albert ne paraît pas avoir opprimé les Waldstætten ; toutefois, il ne reconnut pas les chartes d’Uri et de Schwytz. Il mourut en 1308, assassiné près de Windisch, en Argovie, par son neveu Jean d’Autriche.

2. L’empereur Henri de Luxembourg, qui succéda à Albert, confirma les chartes d’Uri et de Schwytz et, en outre, accorda la liberté impériale à l’Unterwald.

Après lui, les ducs d’Autriche, craignant de voir les Waldstætten leur échapper définitivement, tentèrent de les réduire par la force. Le duc Léopold, fils de l’empereur Albert, partit de Zoug avec une armée pour envahir le pays de Schwytz. Mais il fut complètement vaincu par les Confédérés à la bataille de Morgarten, en 1315.

3. Peu après, les représentants d’Uri, de Schwytz et d’Unterwald conclurent une nouvelle alliance, qui renforçait celle de 1291. C’est le pacte de Brunnen (1315). D’autre part, l’empereur Louis de Bavière confirma les franchises des trois pays.