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RÉGIME FÉODAL

Armement d’un chevalier.

Fig. 44. — Armement d’un chevalier.

Parmi les nobles, les chevaliers formaient une classe spéciale. Pour devenir chevalier, le jeune noble devait avoir appris le métier de la guerre et servi comme page et comme écuyer auprès d’un seigneur. Vers la vingtième année, il était reçu en grande cérémonie dans le corps de la chevalerie. La principale occupation des chevaliers était le métier des armes. En temps de paix, ils se livraient à des jeux guerriers, à des tournois, combats simulés parfois très meurtriers.

Au-dessous des nobles, se trouvait la population travailleuse, formée des hommes libres et des serfs.

On donne à cette organisation compliquée le nom de régime féodal ou de féodalité.[1]

2. L’Église. — La ferveur religieuse était grande au moyen âge. L’Église catholique jouissait d’une influence considérable. Les rois et les princes, comme le peuple, lui obéissaient. Celui qui lui résistait ouvertement et luttait contre elle était excommunié ; il devenait un être maudit dont chacun, même sa femme et ses enfants, s’éloignait. Privé de tout appui, il était obligé de se soumettre.

L’Église s’était enrichie par les redevances que lui payaient les fidèles et par les dons considérables qu’elle recevait. Les évêques et les abbés, ou supérieurs des abbayes, étaient de véritables seigneurs ayant de vastes domaines, des vassaux et de nombreux serfs. On compte qu’il y avait en Suisse, au XIIIme siècle, environ 300 couvents.

Le moyen âge est l’époque de la construction de la plupart des grandes cathédrales, non seulement en Suisse, mais dans toute l’Europe occidentale. Une foi religieuse intense portait les populations à donner largement pour élever ces édifices magnifiques.

C’est aussi cette foi qui les poussa à entreprendre les grandes expéditions appelées croisades[2]

Tournoi.

Fig. 45. — Tournoi.
  1. Les deux mots féodal et féodalité dérivent du mot fief.
  2. Les croisades doivent leur nom à l’habitude qu’avaient ceux qui y prenaient part de coudre sur leurs habits une croix d’étoffe rouge.