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_-\ Vienne, Franz Cauciz, Josef Dorfmeister ou Ahel .losef (l) se rapprochaient davantage de l’idéal de l’école française; mais, prés d’eux, Füg‘er, directeur de l’.-\cadémie de 178351 lh‘ttü et Martin Schmidt se dérohaientà cet. asservissement; l'nn, imlm de la maniére du dix—huitième siécle, l’autre cherchant la grâce par lejen des taches de lumiére et d’omhre, comparahle, de très loin, a l’rudhon (2l.

l‘Intrc la penséc antique et l’âme germanique il y avait. la méme antinomie qu’entre le ciel de l’Europe centrale et. celui de la Grcce ct. la peinture devait .végéter si elle nc renouvelait. pas son inspiration.

(lette rénovation se produisit sous une influence double,chrétienne et nationale.

En I797, parut un petit livre mystique d’un auteur qui mourut aussitôt. après, a la fleur de l’âge, «les Méditations sentimentales d’un moine ami des arts», par “’ackenroder. L’auteur opposait, pour la premiére. fois, au dédain convenu, l’admiration de l’architecture gothique. Quelques années plus tard, Frédéric Schlegel, dans son Europe, proclamait, en 1803, que la peinture allemande serait nmyen-âgeuse ou ne. serait pas; tandis que les frères Boisserée 'assem- hlaient une collection unique (les vieux peintres allemands (3).

La méme croisadequianilnait Lessing ou Schlcgel contre l’inspiration païenne, classique et française dans les lettres, s’armait donc également pour les arts. Le

retour aux traditions nationales, le respect de la foi, dela pensée et. des pratiques de la vieille Germanie furent proposés aux artistes ainsi qu’aux poétes, comme

- . , . . . l , . l les moyens les plus elhcaces d allranclur l’esprit allemand et depreparer lallherte

et l’unité politiques. Les malheurs qui accahlerent l’Europe centrale sous le joug de Napoléon hâteran la diffusion de ces idées.

(l’est. ainsi que se. constitua une esthétique nouvelle que Mm“ de Stai‘l lit con- naître presque immédiatement en France. «La nouvelle école, écrivait—elle, sou- tient dans les Beaux-Arts le méme systeme qu'en litté 'ature, et. proclame. haute— ment le christianisme comme la source du génie moderne : les écrivains de cette école caractérisent aussi d’une façon toute nouvelle cc qui, dans l’architecture gothique, s’accorde avec le sentiment religieux des chrétiens. ll ne s’ensuit pas que les modernes puissent et doivent construire des édifices gothiques : ni l’art. ni la nature ne se répétenl.... mais rien ne nuit plus au (lt’W't‘lUplN‘lllt‘lll du génie que de considérer connue harhare quoi que ce soit d'original (’i). n

Si ces idées avaient pu se répandre en France. a cette date, Mm“ de Stai‘l eût

(Il Franz Cauciz (17624828), I’hocion (Académie des Beaux-Arts), Joscf Dorfmeister (t766—l802-, Phidias, Alu-l .Iosef (l7îiü—l8l8), (.‘alon le Jeune (mémc lieu).

(2) l"üger (l'iîil-IRIR), Jlorl (le Germanium, Mort (le Virginie (Académie des Beaux-Arts), Christ, Made- leine, Ileelor et .lnllrmnaqne (musée de Vienne); Schmidt (1718-1801), Vénus et Vulcain, Le Jugement (le Millas (Académie).

(3) Cette collection, achetée en 1827, forme le fonds germanique de l'Ancienne Pinacothèque de Munich.

(4) De l’.—tllemagne, Il, 32.