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place (1) ; parfois, il y traçait quelque scène délicate et semblait résumer les rêveries voluptueuses et poétiques de son temps dans le Bain de pied de Musidora ( 2). 11 fut, enfin, souvent un paysagiste véritable. Dans cette partie de son œuvre, il se souvint de Rubens ou retrouva sa manière. Il serait intéressant de comparer The Watering Place (3) de Gainsborough avec le paysage de Rubens (4) conservé dans la collection Wallace. Tous deux représentent des bœufs près d’un étang à la lisière d’un bois ; tous deux sont peints avec le seul souci de l’effet, sans composition académique, d’une manière large et grasse. A défaut d’une transmission directe, la parenté d’esprit est indéniable. Reynolds et Gainsborough furent entourés d’émuleset d’élèves et le début de notre siècle vit, en Angleterre, une pléiade de portraitistes et de paysagistes. Georges Romney, le peintre de Lady Hamilton (5), William Beechey (6) qui a peint à Hampton-Court La Revue de Georges III , John Hoppner (7) (pie le portrait de Mrs Taylor (8) égale aux plus grands se partageaient la faveur du public, tandis que le vieux Crome (9) peignait des vues larges et simples d’un coloris discret et chaud.

Au-dessus de ces noms, un historien de la peinture anglaise devrait placel* tout d’abord celui de Turner (10). Mais notre dessein n’est point d’étudier l’art anglais pour lui-même et nous cherchons seulement à y distinguer les maîtres dont l’action s’est étendue par delà le détroit. A ce point de vue, Turner peut être négligé et, après avoir salué en lui l’une des organisations les plus extraordinaires que jamais l’art, ait présentées, nous devons ajouter qu’il n’a pas exercé d’influence sur la France et nous le laissons de côté. Turner écarté, les deux premiers peintres anglais étaient, vers 1815, le portraitiste Lawrence (1 1 ) et le paysagiste Constable (1 2) : Lawrence, qui jouissait déjà (1) Portrait de ta famille Baillie, portrait de Ralph Schomberg, nos 789 et 684 de la National Gallery ; — voir surtout le portrait d’un jeune officier à Hampton-Court et le portrait de Miss Robinson à la collection Wallace.

(2) N° 308 de la National Gallery, inspiré par l ’Été de Thomson. (3) N° 309 de la National Gallery.

(■4) Voir, de Rubens, un paysage d’automne à la National Gallery, des dessins de paysage (n« s 343, 3-4-4, 3-45) au British Muséum ; un Retour de paysans au palais Pitt ; à Florence ; deux paysages (Philémon et liaucis et le Parc), au musée de Vienne.

(5) (1734-1802), Lady Hamilton en Bacchante (n*312) ; La Fille de Parson (n° 4008 de la National Gallery). (G) 4753-4839.

(7) 1759-1810.

(8) Mrs Taylor en Miranda, au marquis de Londonderry ; — voir, à Hampton-Court, deux beaux portraits et La Muse comique.

(9) 1709-1821.

(40) 1775-1851. On ne peut l’étudier qu’à la National Gallery qui contient non seulement plus de 80 tableaux de lui, mais une collection de dessins et, principalement, d’aquarelles au nombre de plus de 000. (Il) 1709-1830.

(42) 1770-1837.