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VITTORE CARPACCIO.

le Combat de saint Georges dans la modeste chapelle des esclavons, puis Ruskin abandonna sa rêverie et sa dévotion à des œuvres qu’il loua sans réserve.

Pour recréer en nous l’enthousiasme de ces guides, il ne nous manquait que de l’appuyer sur des assertions scientifiques. Le livre de MM. Molenti et Ludwig[1] fixe à Carpaccio sa place définitive dans l’art vénitien.

Place éminente et discrète : le peintre de sainte Ursule et de saint Georges ne dispute pas à Titien et à Véronèse leur gloire opulente, mais il livre à l’admiration des délicats sa maîtrise simple, sa pensée souple et fraiche, sa technique hardie avec mesure, son art sur lequel le temps n’a pas de prise parce que, étranger à toute convention, tout maniérisme, il est l’air de sincérité, de vérité et de jeunesse.


FIN

  1. (1) Gustavo Ludwig, Pompeo Molmenti, Vittore Carpaccio : La vita e le opere, Milano, Hœpli, 1906, in-4o avec 225 figures et 62 planches.
     C’est pour nous un devoir de reconnaissance de dire ce que nous devons à cet ouvrage capital, dont l’érudition sûre nous a guidés à chaque page de ce petit livre. Avec une complaisance dont nous le remercions vivement, l’éditeur, M. Hœpli, nous a autorisés à reproduire trois des planches dont s’illustre cette monographie.