WOINEZ (charles),
I
Pour la première fois quand les feuilles paraissent ;
Quand tout s’ouvre au plaisir, les hommes et les fleurs
L’homme aux brûlantes nuits que ses rêves caressent,
La fleur aux frais baisers des errantes vapeurs ;
Quand les blancs agnelets, de l’étable qu’ils laissent,
Courent, en bondissant, comme frères et sœurs,
À la colline verte où leurs troupeaux s’engraissent
Avant d’aller tomber aux sacrificateurs ;
Quand tout avec amour de lumière s’abreuve,
Heureux et respirant cette existence neuve
Que la nature épanche à flots voluptueux,
Oh ! dites-moi pourquoi ma pauvre âme s’affaisse,
Et loin de se livrer à la commune ivresse,
S’épouvante à l’aspect de tant de cœurs joyeux ?
II
Ne vous est-il jamais entré dans la pensée
Devant cet univers si rempli de beauté,