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Qui tient soubs luy (race divine)
EnL’heureuse province Angevine,
EnDont le front et les bras guerriers
EnEt les belliqueuses espées
EnSont orgueilleuses de Trophées
EnEt de Palmes et de Lauriers.

C’est ce Henry qui sa jeunesse
EnToute bouillante de prouësse
EnA nourrie entre les dangers,
EnVictorieux en trois battailles,
EnFoudre des superbes murailles,
EnEt la frayeur des estrangers.

Nul mieux que luy n’a sceu entendre
EnLes conseils de sa Mere et prendre
EnLes armes pour ayder son Roy,
EnSon Frere (amitié charitable),
EnQui d’age en age mamorable
EnAux freres servira de loy.

Aussi le Ciel qui tout dispense
EnLuy a donné pour recompense
EnL’heur qu’autre Prince n’avoit eu,
EnEt d’avantage luy ordonne
EnLe grand sceptre de la Polonne
EnPour le loyer de sa vertu :

Afin que l’un sa force estande
EnSur la France, et l’autre commande
EnAux peuples sous l’ourse escartez,
EnEt que toute l’Europe craigne
EnCeste race de Charlemaigne,
EnDeux grands Monarques indontez.

O Polonne chevaleureuse,
EnTrois et quatre fois bien heureuse
EnD’avoir si sagement esleu
EnCe Duc pour régir ta Province.
EnSi le Ciel n’avoit point de Prince,
EnLe Ciel mesme l’eust bien voulu.