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A tLance vraiment qui ne fut jamais moindre
A ton dernier qu’à ton premier assaut,
De qui le bout bravement dressé baut
Est toujours prest de choquer et de poindre.

A tSans toi le Monde un chaos se feroit,
Nature manque inabille seroit
Sans tes combas d’acomplir ses offices :

A tDonq, si tu es l’instrument de bon heur
Par qui l’on vit, combien à ton honneur
Doit-on de vœus, combien de sacrifices ?

II
L. M. F.

Je te salue, o vermeillette faute,
Qui vivement entre ces flancs reluis.
Je te salue, o bienheuré pertuis,
Qui rens ma vie heureusement contante.

A tC’est toi qui fais que plus ne me tourmente
L’archer volant, qui causoit mes ennuis.
T’aiant tenu seulement quatre nuis
Je sen sa force en moi desja plus lente.

A tO petit trou, trou mignard, trou velu
D’un poil folet mollement crespelu,
Qui à ton gré domtes les plus rebelles,
 
A tTous vers galans devroient pour t’honorer
A beaus genous te venir adorer
Tenant au poin leurs flambantes chandelles.

(Livret de folastries, 1553).


ÉPIGRAMME


Un pasteur m’avoit oubliée
Dans les pretz de Myron l’authrier (sic pour l’autrhier)
Qui par vengeance m’a liée
Des quatre pieds sur ce pilier.

(Continuation des Amours, 1555).