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Et plus les bras vous m’entorsez
Et plus en vain vous efforcez.

N’aAinsi depuis une semeine,
La longue roydeur de ma veine,
Pour neant rouge et bien en point,
Bat ma chemise et mon pourpoint.
Qu’à cent diables soit la prestresse
Qui a bigotté ma maistresse.

N’aSus donq, pour venger mon esmoy,
Sus Iambes secourez moy,
Venez Iambes sur la teste
De ce luitton, de ceste beste,
Qui ores femme n’estant plus,
Mais ombre d’un tombeau reclus,
Miserablement porte envie
Aux doux passetems de ma vie,
Qui Dieu me faisoient devenir.
Et si ne veut se souvenir
Qu’en cependant que la jeunesse
D’une tremoussante souplesse
Et de manimens fretillars
Agitoit ses rougnons paillars
Ores à gauche ores à dextre,
Jamais ny à Clerc ny à Prestre
Moine, Chanoine ou Cordelier
N’a refusé son hatelier.

(Livret de folastries, 1553).


SONETS


I

Lance au bout d’or, qui sais et poindre et oindre,
De qui jamais la roideur ne defaut,
Quand en camp clos bras à bras il me faut
Toutes les nuis au dous combat me joindre.