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Qui par l’air en vent se répand.
Tousjours d’aymer on se repent.
Fuyez les banquetz et les dances,
Les cheines d’or, les grands bombances,
Les bagues et les grands atours :
Pour avoir suyvi les amours
Les saintz n’ont pas sauvé leur ame.

N’aAinsi Catin la bonne dame
(Maintenant miroer de tout bien)
Prescha dernierement si bien
La jeune raison de m’amie,
Qu’en bigote l’a convertie.
Si qu’or’, quand baiser je la veux,
Elle me tire les cheveux :
Si je veux tater sa cuissette,
Ou fesser sa fesse grossette,
Ou si je metz la main dedans
Ses tetins, elle à coups de dens
Me dechire tout le visage
Comme un singe émeu contre un page.

N’aPuis elle me dit en courroux :
Si autrefois avecques vous
M’abandonnant j’ay fait la folle,
Je ne veux plus que l’on m’acolle.
Pource ostez vostre main d’abas.
Catin m’a dit qu’il ne faut pas
Que charnelement on me touche.
Halà, ma cousine, il me couche,
Ha, ha, lessez, lessez, lessez,
Bran, pour néant vous me pressez,
Bran, j’aymeroy mieux estre morte
Que vous m’eussiez de telle sorte :
Ostez vous doncques, aussi bien
Mercydieu vous ne gaignez rien,
Ma cuisse en biez accoustrée
Vous defendra tousjours l’entrée.