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N’aMais quoy ? il n’est rien que l’année
Ne change en une matinée.
Catin, qui le berlam tenoit
Au premier joueur qui venoit,
Or’ se voyant décolorée
Comme une image dedorée,
Se voyant dehors et dedans
Chancreuses et noires les dens,
Se voyant rider la mammelle
Comme un Escouillé de Cybele,
Se voyant grisons les cheveux,
L’œil chassieux, le nez morveux,
Et, par ses deux conduis soufflante
A bas une haleine puante,
Elle changea de voulonté
Et son premier train éfronté
Par ne scay quelle frenaisie
A couvert d’une hypocrisie.

N’aMaintenant des le plus matin
Le Secretain ouvre à Catin
Le petit guichet de l’eglise,
Et pour mieux voiler sa feintise
Dedans un coing va marmotant,
Rebarbotant, rebigotant
Jusqu’au soir que le curé sonne
Le couvrefeu, puis ceste bonne
Bonne putain va pas à pas,
Pieusement, le nez tout bas,
Triste, pensive et solitaire
Entre les croix du cimetière.

N’aEt là, se veautrant sus les corps,
Appelle les ombres des mors,
Ores s’elevant toute droite,
Ores sur une fosse estroite
Se tapissant comme un fouyn,
Contrefait quelque Mitouin,