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II

Helene fut occasion que Troye
Se vist brusler d’un feu victorieux :
Vous me bruslez du foudre de vos yeux,
Et aux Amours vous me donnez en proye.

En vous servant vous me monstrez la voye
Par vos vertus de m’en-aller aux cieux,
Ravy du nom qu’Amour malicieux
Me tire au cœur, quelque part que je soye.
 
Nom tant de fois par Homère chanté,
Seul tout le sang vous m’avez enchanté.
O beau visage engendré d’un beau Cygne,

De mes pensers la fin et le milieu !
Pour vous aimer mortel je ne suis digne :
A la Déesse il appartient un Dieu.


[Pièce rctranchée en 1587]