Tousjours au chaud du jour le Dieu de ce bocage,
Appuyé sur sa fleute, y puisse estre endormy.
Fontaine à tout jamais ta source soit pavée,
Non de menus gravois de mousses ny d’herbis :
Mais bien de mainte Perle à bouillons enlevée,
De Diamans, Saphirs. Turquoises et Rubis.
Le Pasteur en tes eaux nulle branche ne jette.
Le Bouc de son ergot ne te puisse fouler :
Ains comme un beau Crystal, tousjours tranquille et nette
Puisses-tu par les fleurs éternelle couler.
Les Nymphes de ces eaux et les Hamadryades,
Que l’amoureux Satyre entre les bois poursuit,
Se tenans main à main, de sauts et de gambades,
Aux rayons du Croissant y dansent toute nuit.
Si j’estois grand Monarque, un superbe édifice
Je voudrois te bastir, où je ferois fumer
Tous les ans à ta feste autels et sacrifice,
Te nommant pour jamais la Fontaine d’aimer.