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XLIII

Genévres hérissez, et vous Houx espineux.
L’un hoste des déserts, et l’autre d’un bocage :
Lierre, le tapis d’un bel antre sauvage,
Sources qui bouillonnez d’un surgeon sablonneux :

Pigeons qui vous baisez d’un baiser savoureux,
Tourtres qui lamentez d’un éternel vefvage,
Rossignols ramagers, qui d’un plaisant langage
Nuict et jour rechantez vos versets amoureux :

Vous à la gorge rouge estrangere Arondelle,
Si vous voyez aller ma Nymphe en ce Printemps
Pour cueillir des bouquets par ceste herbe nouvelle,

Dites luy pour néant que sa grâce j’attens,
Et que pour ne souffrir le mal que j’ay pour elle,
J’ay mieux aimé mourir que languir si long temps