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Encores moite de l'onde,
L’oignant de parfums divins.
Et Tibulle. Et faveas concha Cypria vecta tua. De femme humaine.) Telle est la fin d’un Sonet Italien fait par Messer Lelio Capilupi,
Di mortal donna non son l'auree e bionde
Chiome di lei, ne ’l parlar dolce e’l riso,
L' habito, i passi, e le serene ciglia.
Selve umbrose, alti monti, e limpide onde
Non celan Nympha di si chiaro viso.
Ne di guancia si bianca ,è si vermiglia.


Avec les lis, les oeillés mesliés
N’égalent point le pourpre de sa face:
Ni l’or filé ses cheveus ne surpasse,
Ore tressés & ore deliés.

De ses couraus en voute repliés
Nait le dous ris qui mes soucis efface:
Et ça & là par tout ou elle passe,
Un pré de fleurs s’émaille sous ses piés.

D’ambre & de musq sa bouche est toute pleine.
Que dirai plus? J’ai veu dedans la plaine,
Lors que plus fort le ciel vouloit tancer,

Cent fois son œil, qui des Dieus s’est fait maistre,
De Juppiter rasserener la destre,
Ja ja courbé pour sa foudre élancer.


MURET.

Avec les lis.) Il raconte les merveilleus effets de la divine beauté de sa dame. Mesliés.) Meslés. Mot Vandomois. Ni l’or filé.) Ainsi dit un Italien nommé Antonio Francesco Rinieri,
Polito or puro al Sol fiammeggia in vano
Al par debe capegli, hor cinti, hor sciolti.