Page:Ronsard - Les Amours, 1553.djvu/55

Cette page n’a pas encore été corrigée

tier, des beautés qu’il voudrait en s'amie, la ou il écrit ainsi.
L'age non meur, mais verdelet encore,
C'est l'age seul qui me devore
Le cœur d'impatience ataint.
Noir je veus l'œil, & brun le teint,
Bien que l'œil verd toute la France adore.
Et est a noter, que les anciens estimoient l'œil noir estre un des points le plus requis a la perfection de beauté. D’ou est que Venus est nommée par Pindare ἑλικῶπις, c’est a dire aus yeus noirs, en l’Ode sisiême des Pythies & par Hesiode en la Theogonie, ἑλικωβλέφαρος. Ainsi mesmes est apellée Chryseis au premier de l’Iliade,
Πρίν γ᾿ ἀπὸ πατρὶ φίλῳ δόμεναι ἑλικώπιδα κούρην.
Et Homere a baillé mesme epithete aus Muses.
Aμφὶ διός κούρους ἑλικώπιδες ἔσπετε μοῦσαι
Et l'auteur au second des Odes, Muses aux yeus noirs mes pucelles.) Les Latins ne l’ont pas ignoré, entre lesquels Horace écrit aus Odes,
Et Lycum nigris oculis, nigróque
Crine decorum
Et en l’art Poetique,
Spectandum nigris oculis, nigróque capillo.
L’œil verd est par les Poètes attribué a Minerue, par eus souuent nommée γλαυκῶπις. Et le grand œil a Junon, laquelle ils nomment βοῶπις. Le bal de tant d'astres divers,) Le mouvement. Ainsi disent souvent les Poetes Grecs χόρος ἀστρῶν. Plus tot la terre & l’onde,) seront aussi lassées. Et du grand Tout.) Selon les Platoniques, qui constituent une ame de l’Univers epandue par toutes les parties du monde: de laquelle Virgile parle ainsi au sisiême de l'Eneide,
Principia coelum, ac terram, campósque liquentes,
Lucentémque globum Lunae, Titaniáque astra
Spiritus intus alit, totamque infusa per artus
Mens agitat molem, & magno se corpore miscet.