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De gazons vers un temple je te voüe,
Heureuse sainte & alme Liberté.

Là, j’appandrai le soin, & les ennuis,
Les faus plaisirs, les mensonges des nuis,
Le vain espoir, les soupirs, & l’envie:

Là, tous les ans je te pairai mes veus,
Et sous tes piés j’immolerai cent beufs,
Pour le bienfait d’avoir sauvé ma vie.

M V R E T. U ‘ si bar: du ap.) S'il peut échapcr de la fenu'tnde en

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Veu la douleur qui doucement me lime,
Et qui me suit, compaigne, pas à pas,
Je conoi bien qu'encor' je ne suis pas
Pour trop aimer à la fin de ma ryme.

Dame, l'ardeur qui de chanter m'anime,
Et qui me rend en ce labeur moins las,
C'est que je voi qu'agreable tu l'as,
Et que je tien de tes pensers la cime.

Je suis vraiment heureus & plus qu'heureus,
De vivre aimé, & de vivre amoureus
De la beauté d'une Dame si belle :

Qui lit mes vers, qui en fait jugement,
Et qui me donne à toute heure argument,
De soupirer heureusement pour elle.