Page:Ronsard - Les Amours, 1553.djvu/186

Cette page n’a pas encore été corrigée

Amour adonc si follement m’affolle,
Qu’un tel abus je ne voudroi changer,
Non au butin d’un rivage étranger,
Non au sablon qui jaunoïe en Pactole.

Mon dieu, quel heur, & quel contentement,
M’a fait sentir ce faus recollement,
Changeant ma vie en cent metamorfoses?

Combien de fois doucement irrité,
Suis-je ore mort, ore resuscité,
Entre cent lis, & cent vermeilles roses?

MVLRI‘ET'. a s man;

«on au. a m1 ue ece o ne mâËâp: ) fini: trop) phginteaue l'ekyof‍iüan. amie, Fleune de Ly 'e , panni les arme: duquel f‍i: nouue beaucoup d‘on


O de Nepenthe, & de liesse pleine
Chambrette heureuse, ou deus heureus flambeaus,
Les plus ardans du ciel, & les plus beaus
Me font escorte apres si longue peine.
Or je pardonne a la mer inhumaine,
Aus flots, aus vens, la traison de mes maus
Puis que par tant & par tant de travaus,
Une main douce à si dous port me meine.
Adieu tourmente, adieu naufrage, adieu.
Vous flots cruels aieus du petit Dieu,
Qui dans mon sang à sa fleche souillée:
Ores ancré dedans le sein du port,
Par veu promis, j'appan dessus le bord
Aus dieus marins ma dépouille mouillée.