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Si non, pourquoi, d'une esperance morte
Pais tu ma vie, affin de l'abuser ?

L'un de tes yeus dans les enfers me ruë,
L'autre à l'envi tour à tour s'évertuë
De me remettre en paradis encor :

Ainsi tes yeus pour causer mon renaitre,
Et puis ma mort, sans cesse me font estre,
Ore un Pollux, & ores un Castor.

M V R E'T.

Di 1"” du deu.)l15rie quelqu‘vne ( ie’ne puis pen— fcr que ce foi: Caf‍i'nn te:ch 1l ne parlcroit pas f‍i auda- cieufcment a elle ) de lui accorde; rondcment ce qu'll demande ,ou de lui refufer tout a plat. Pèrnrquer.) Faire del‘ameurcusmnf‍i,comme??rär e. are 'm ’ollba‘,6? 0m 1m CajiarJ'en a‘i racé: ‘13 ÿ le aillçun.

L'An mil cinq cens contant quarante & sis,
Dans ses cheveus une beauté cruelle
(Ne sai quel plus, las, ou cruelle, ou belle)
Lia mon cœur de ses graces épris.

Lors je pensoi, comme sot mal apris,
Né pour souffrir une peine immortelle,
Que les crespons de leur blonde cautelle
Deus ou trois jours sans plus me tiendroient pris.

L'an est passé, & l'autre commence ores,
Où je me voi plus que devant encores
Pris dans leurs rets : & quand par fois la mort

Veut délacer le lien de ma peine,
Amour tousjours pour l'ennoüer plus fort,
Oint ma douleur d'une esperance vaine.