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çois, ja par trop long tans bandés du voile d’ignorance . Parquoi il ne m’eut pas été mal aisé de mépriser les abbois de l’ignorance populaire, si autres empéchemens ne se fussent d’abondant presentés. Mais étant journellement solicité de me retirer de cette vile, par le commandement de ceus, ausquelz, apres dieu, je doi le plus d'obeissance, & telement pressé qu’il me faloit presque à toute heure penser de mon départ, je ne pouvoi rien entreprendre, que d’un esprit troublé, & mal apte à produire fruits, qui fussent dignes de venir en lumière. Si est-ce qu’a la fin, je me fuis hazardé, esperant que mon labeur trouvera quelque ex-