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Heureus ennui, en toi seulet je puis
Treuver repos des maus qui me deçoivent :
Et par toi seul mes passions reçoivent
Le dous obli du torment ou je suis.

Bienheureus soit mon torment qui n'empire,
Et le dous jou, sous lequel je respire,
Et bienheureus le penser soucieus,

Qui me repait du dous souvenir d'elle :
Et plus heureus le foudre de ses yeus,
Qui cuit mon cœur dans un feu qui me gelle.

M V R E T. Ni In roman)" dit que l’ennui qu'il a en aimait, vaut plus,& lui ef‍i plus plaif‍intf‍lqe tous les biengque' ) les autres i recoiuent. '


A ton frere Paris tu sembles en beauté
A ta soeur Polyxene en chaste conscience
A ton frere Helenin en profete science,
A ton parjure aïeul en peu de laiauté.

A ton pere Priam en meurs de roiauté,
Au vieillart Antenor en mieleuse eloquence,
A ta tante Antigone en superbe arrogance,
A ton grand frere Hector en fiere cruauté.

Neptune n'assit onc une pierre si dure
Dans tes murs, que tu es, pour qui la mort j'endure:
Ni des Grecs outragés l'exercite vainqueur

N'emplit tant Iliion de feus, de cris,& d'armes,
De soupirs,& de plaurs, que tu combles mon coeur
De brasiers,& de mors, de sanglos, & de larmes.