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L’an d’apres en Auril, Amour me fit ſurprendre
Suiuant la court a Blois, des beaus yeus de Caßãdre
Soit le nom faus ou vray, jamais le tans vainqueur
Des amours, n’oustera ce beau nom de mon cœur.

Incontinent aprés diſciple ie vins estre,
A Paris, de Daurat qui cinq ans fut mon maiſtre
En Grec & en Latin, chez lui premierement
Noſtre ferme amitié print ſon commancement.
Laquelle dans mon ame, a tout iamais, & celle
De ton ami Durbam ſera perpetuelle.

Ode a vn Roſsignol.

Gentil Roßignol paſſager,
Qui t’es encor venu loger
Dedans ceste coudre ramée
Sur ta branchette acoustumée,
Et qui nuit & iour de ta vois
Aſſourdis les mons & les bois,
Redoublant la vieille querelle
De Terée, & de Philomele.

Ie te ſupplie (ainsi touſiours
Puisses iouir de tes amours)
De dire a ma douce inhumaine,
Au soir quand elle ſe promeine
Ici, pour ton nic espier,
Qu’il n’est bon de trop ſe fier
En la beauté, ni en la grace
Qui plus toſt qu’un ſonge ſe paſſe.

Di lui que les plus belles fleurs