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Et que l’oiseau parmi les bois ramés[1]
Du Thracien[2] les tansons recommence[3] :
Or’ que les prés, et ore que les fleurs
De mille et mille et de mille couleurs
Peignent le sein de la terre si gaie,
Seul et pensif aux rochers plus secrets,
D’un cœur muet je conte mes regrets,
Et par les bois je vais celant ma plaie[* 1].
- ↑ (*) La verve des premiers vers rappelle la magnifique invocation à Vénus ; Lucrèce, De Rerum Natura, ch. I, et reproduit les passages de Virgile, Géorg., II, 339.
XXXVIII
MADRIGAL.
Que maudit soit le miroir qui vous mire[1],
Et vous fait, être ainsi fière en beauté,
Ainsi enfler le cœur de cruauté,
Me refusant le bien que je désire !
Depuis trois ans pour vos yeux je soupire :
Et si[2] mes pleurs, ma foi, ma loyauté
N’ont, ô destin ! de votre cœur ôté
Ce doux orgueil qui cause mon martyre.
Et cependant vous ne connaissez pas
Que ce beau mois et votre âge se passe,