Tu peins mes vers d’un bel émail de fleurs :
Des laboureurs il arrose les peines,
D’un vain espoir tu laves mes douleurs :
Du ciel sur l’herbe il fait tomber les pleurs,
Tu fais sortir de mes yeux deux fontaines.
XXVIII.
Quand au temple nous serons
Agenouillés, nous ferons
Les dévots selon la guise
De ceux qui pour louer Dieu
Humbles se courbent au lieu
Le plus secret de l’église.
Mais quand au lit nous serons
Entrelacés, nous ferons
Les lascifs selon les guises
Des amants, qui librement
Pratiquent folâtrement
Dans les draps cent mignardises.
Pourquoi doncque quand je veux
Ou mordre tes beaux cheveux,
Ou baiser ta bouche aimée,
Ou toucher à ton beau sein,
Contrefais-tu la nonnain
Dedans un cloître enfermée ?
Pour qui gardes-tu tes yeux
Et ton sein délicieux,
Ton front, ta lèvre jumelle ?
En veux-tu baiser Pluton