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DES AMOURS.
Amour, amour, que ma dame est cruelle !
Soit qu’un dédain rengrége[1] mes douleurs.
Soit qu’un dépit fasse naître mes pleurs,
Soit qu’un refus mes plaies renouvelle.
Ainsi le miel de sa douce beauté
Nourrit mon cœur : ainsi sa cruauté
D’un fiel amer aigrit toute ma vie :
Ainsi repu d’un si divers repas,
Ores je vis, ores je ne vis pas,
Égal au sort des frères d’Œbalie[2]
XII[* 1].
Divin Bellay, dont les nombreuses[1] lois[2],
Par une ardeur de peuple séparée[3],
Ont revêtu l’enfant de Cythérée
D’arc, de flambeaux, de traits et de carquois :
Si le doux feu dont jeune tu ardois[4],
Enflambe encor’ ta poitrine sacrée,
Si ton oreille encore se récrée,
D’ouir les plaints des amoureuses voix,
- ↑ Réponse à un sonnet de Joachim du Bellay, qui adressait à Ronsard les mêmes éloges.