Est plus des mœurs que des biens désireux. »
Fureur de Clymène. — Ses plaintes. )
« Du beau Paris (dont tu mens la lignée)[1]
La beauté fut d’amour accompagnée :
Hélène à lui de bon cœur se rendit,
Et par combats dix ans la défendit,
Plein de sueur, de guerres et de peines,
Cœur généreux, qui valait cent Hélènes !
Mais tu ne vaux, jeune brigand de mer,
Qu’à bien ramer, et non à bien aimer,
Puisse avenir que ma sœur soit trompée
Et sans espoir, en ses larmes trempée,
Soit délaissée au front de quelque bord,
Et qu’elle pleure aux vagues sans confort.
« Quand ce banni, par honnête cautelle[2],
Aura tiré le plaisir qu’il veut d’elle,
D’un cœur parjure oublîra sa beauté :
Car l’œil sénestre en vain ne m’est sauté[3].
« Si le destin les Gaules lui ordonne
Qu’en ma faveur cent guerres il lui donne,
Ains que bâtir les remparts de Paris :
Voye à ses yeux ses alliés péris ;
Qu’il soit chassé, et que de terre en terre,
En suppliant, secours il aille querre[4] ;
Puis, par les siens surpris en trahison,
Soit, membre à membre, occis en sa maison. »
Disant ainsi, de son chef elle arrache
Ses longs cheveux, qu’en pleurant elle attache
Contre son lit, signe de chasteté,