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I. LIVRE DES AMOURS

Au flamboyer de leur double brandon
Par le penser l’esperance m’embrasse,[1]
Ja prevoyant, abusé de leur grace,[2]
8Que mon service aura quelque guerdon.


Ta bouche seule en parlant m’espovante,[3]
Bouche prophete, et qui vraye me chante[4]
11Tout le rebours de tes yeux amoureux.


Ainsi je vis, ainsi je meurs en doute.
L’un me rappelle, et l’autre me reboute,
14D’un seul objet heureux et malheureux.


MURET<ref>VARIANTE : Tes yeux divins.) Il.... promettent. — Qui d'un espoir me renflame, et renglace.) Car mon esperance est meslée de quelque crainte : parainsi l’une m’enflame, l’autre me refroidit. 1553. 1567. — Las mais j’ai peur.) C’est à dire.... trompeurs. 1553. 1567.

Tes yeux divins.) Il dit que les yeux de sa dame doucement sourians, luy promettent quelque faveur : mais que quand ce vient au parler, elle l’espovante, disant tout au contraire de ce que ses yeux promettent. Mais fay grand peur.) C’est à dire, mais j’ay peur qu’ils ne me tiennent pas promesse. De ton ayeul.) Il parle à sa Cassandre, tout ainsi que si elle estoit fille du Roy

  1. VARIANTE : De peu à peu l’e. m’e. l552. 1553. 1567.
  2. VARIANTES : Ja p. par le ris de l. g. 1552. 1553. Ja p. par l'acueil de l. g. 1567.
  3. VARIANTE : Tant seulement ta bouche m'e. 1552. 1553. l567.
  4. VARIANTE : B. vrayment qui prophète me c. 1552. 1553. 1567.