Et pour la gloire eternelle
De ma brave Tragœdie
Recoy ce vœu qu’humble je te dedie.
Te tairas tu, Gay babillard ?
Tu entreromps le chant mignard
De ce Linot, qui se degoise,
Qui fait l’amour dans ce buisson,
Et d’une plaisante chanson
Sa jeune femelle apprivoise.
Tu cries encore, vilain.
Va-t’en, tu as le gousier plein
D’un chant qui predit les orages :
Que ne vient icy l’Esprevier !
On t’orroit bien plus hault crier
Le jargon de mille langages.
Va-ten donc tes petits couver,
Ou bien afin de leur trouver
Je ne sçay quoy pour leur bechée :
Pendant que tu m’es importun,
Puisse arriver icy quelqu’un
Qui te derobe ta nichée.
EN FAVEUR DE N. NICOLAI.
A Monseigneur le Connestable.
[Le Second Livre des Meslanges : 1559.]
Monseigneur, je vous donne en ceste carte icy
Les acquests de Henry et les vostres aussy :
Car par vostre conseil, maugré la force angloise
Il reconquit Boulongne et la remist françoise.
Vous y verrez Calais au naturel depeint,
Lequel par deux cents ans l’Anglois avoit contraint