Page:Ronsard - Œuvres complètes, Garnier, 1923, tome 3.djvu/443

Cette page n’a pas encore été corrigée

De soir de nuict quand tu voudras
Mais au matin ne me reveille,
Et ne m’oste quand je sommeille
Ma Cassandre d’entre les bras.


ODELETTE.

à Ian Brinon, et à sa Sidère.
[Texte de 1555].

Au paravanl j’avoy, Brinon,
Orné mon livre de ton nom :
Mais ores je me délibère,
Affin de doublement l’orner,
De le partir, et d’en donner
Une partie à ta Sidère.
Car puisqu’Amour vous veut lier
Ensemble, il vous faut dédier
IMon livre à tous deus, ce me semble :
Ensemble doncques recevez
Mon livre, puis que vous n’avez
Qu’un cors, et qu’un esprit ensemble.

[Texte de 1578 : Hymnes.]

ODE SAPPHIQUE.

Belle, dont les yeux doucement m’ont tué
Par un doux regard qu’au cœur ils m’ont rué,
Et m’ont en un roc insensible mué
En mon poil grison :
Que j’estois heureux en ma jeune saison
Avant qu’avoir beu l’amoureuse poison !
Bien loin de souspirs, de pleurs et de prist)a
Libre je vivoy.
Sans servir autruy, tout seul je me servoy :
Engagé n’avois ny mon cœur ny ma foy :