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Des confitures pour manger,
Pensant ma fièvre soulager :
Car ta confiture, Mignonne,
Tant elle est douce, ne me donne
Qu’un désir de tousjours vouloir
Estre malade, pour avoir
Tes friandises en la bouche.
Mais bien si quelque ennuy te touche
De me voir ainsi tourmenté
Pour la perte de ma santé.
Et si tu veux que dés ceste heure,
Pour vivre dedans toy, je meure,
Fay moy serment par Cupidon,
Par ses traits et par son brandon.
Et par son arc, et par sa trousse.
Et par Venus qui est si douce
A celles qui gardent leur foy.
Que jamais un autre que moy,
Fust-ce un Adonis, n’aura place
En ton heureuse bonne grâce :
Lors ton serment pourra guarir
La fièvre qui me fait mourir.
Et non ta douce confiture.
Qui ne m’est que vaine pasture.


ODE XXVIII

Ah ! fiévreuse maladie
Comment es-tu si hardie
D’assaillir mon pauvre corps
Qu’Amour dedans et dehors
De nuit et de jour enflame
Jusqu’au plus profond de l’ame ?
Et sans pitié prend à jeu
De le mettre tout en feu ?
Ne crains-tu point vieille blesme,
Qu’il ne te brûle toymesme ?

Mais que cherches-tu chez moy ?
Sonde moy par tout, et voy