Page:Ronsard - Œuvres complètes, Garnier, 1923, tome 3.djvu/279

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et Tydé, enflez de courrous.
D’une main horriblement dure,
Pour un petit de couverture
Se fussent martelez de coups :
Toutefois après ces alarmes
Amis jurez prindrent les armes,
Et l’un pour l’autre s’employa,
Quand devant Thebes le Prophète
Vif englouty dans sa charrette
Tout armé Pluton effroya.


ODELETTE XXIX.

Venus est par cent mille noms.
Et par cent mille autres surnoms
Des pauvres amans outragée :
L’un la dit plus dure que fer,
L’autre la surnomme un enfer,
Et l’autre la nomme enragée.
L’un l’appelle soucis et pleurs.
L’autre tristesses et douleurs.
Et l’autre la désespérée :
Mais moy, pource qu’elle a tousjours
Esté propice à mes amours,
Je la surnomme la sucrée.


ODE XXX.

T’oseroit bien quelque Poëte
Nier des vers, douce Alouëte ?
Quant à moy, je ne l’oserois :
Je veux célébrer ton ramage
Sur tous oiseaux qui sont en cage.
Et sur tous ceux qui sont es bois.
 
Qu’il te fait bon ouyr ! à l’heure
Que le bouvier les champs labeure
Quand la terre le Printemps sent.
Oui plus de ta chanson est gaye.