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90 II. LIVRE DES ODES Criant sa force et justice, Afin que l’âge qui glisse. Ne les mette à nonchaloir : Et qui doit chanter la gloire De sa future victoire, » S’elle avient : car en tout lieu » De la chose non tissuë » L’heureuse fin et l’issue » Se cache en la main de Dieu. A CALLIOPE ODE II Descen du ciel Calliope, et repousse Tous les ennemis (sic ) de moy ton nourrisson. Soit de ton luth, ou soit de ta voix douce, Et mes soucis charme de ta chanson. Par toy je respire, C’est toy qui ma lyre Aux honneurs conduis : C’est toy, ma Princesse, Qui me fais sans cesse Fol comme je suis. Certainement avant que né je fusse. Pour te chanter tu m’avois ordonné : Le Ciel voulut que ceste gloire j’eusse Par ta faveur avant que d’estre né. La bouche m’agrée Que ta voix sucrée De son miel a peu. Et qui sur Parnase De l’eau de Pégase Gloutement a beu. Heureux celui que ta folie afîole, Ta douce erreur ne le peut faire errer : Voire et si doit par sa douce parole Hors du tombeau tout vif se déterrer. Ton bien sans dessertes