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BELLEAU

J’aime la fleur de Mars.) Il se joué sur le nom de sa Marie, disant qu’il aime sur toutes les autres fleurs la violette de Mars, par ce qu’elle retient je ne sçay quoy du nom d’elle, et la rose, pour estre sacrée à Venus et à son fils. Plus se vante d’aimer trois oiselets, le naturel desquels est si nayvement descrit, qu’on ne peut douter de leurs noms, l’un est l’Alouette, l’autre la Tourterelle, le tiers, le Rossignol, d’autant que ce sont les messagers du printemps, auquel il commença à se rendre prisonnier es liens d’amour. Plus il dit aimer un Pin, qui est au lieu de Bourgueil, demeure de sa maistresse, où il feint que Venus appendit sa liberté pour un trophée, quand pre mierement il devint amoureux : et un Laurier, duquel sa dame façonna une couronne qu’elle mesme luy mit sur le chef. L’une est sacrée à Venus la Deesse.) Pris d’Anacreon, xà pôSov zh xû>v èpcôxiov. En un autre lieu Anacreon l’appelle à<ppo8î<jtov àBupjjia, comme les delices et mignardises de Venus. L’un qui sa plume arrose.) Le naturel de l’Alouette est de recevoir le matin la fraischeur de la rosée sur ses ailes estendues contre terre, puis au premier rayon du Soleil, de s’eslever en l’air à petites remises. L’autre qui pour son fils.) Il entend le Rossignol. Voy Ovide en sa Metamorphose, au sixiesme. Horace en une description du printemps, Nidum ponit, Itym flebiliter gemens, Infelix avis, et Cecropiœ domus

JEternum opprobrium, quôd malè barbaras Regum est ulta libidines.

XXXIII


Mars fut vostre parrein quand nasquistes, Marie,
La Mer vostre marreine : un Dieu cruel et fier :