Et si jamais tu n’as envie
D’estre au rolle des amoureux.
Mais j’ay grand doute qu’à l’instant
Que d’homme parfait auras l’âge,
Ce malheureux oyseau volage,
Qui par ces arbres te fuit tant,
Sans y penser te surprendra,
Comme une jeune et tendre queste,
Et foullant de ses pieds ta teste,
Que c’est que d’aimer, t’aprendra.
BELLEAU Un enfant dedans un bocage.) Cette invention est prise de Moschus ancien Poète Bucolique.
SONET
Non ce n’est pas l’abondance d’humeurs,
Qui te rend morne et malade et blesmie,
C’est le peché de n’estre bonne amie,
Et ta rigueur par laquelle je meurs.
Le Ciel vangeur de mes justes douleurs,
Me voyant ardre en chaleur infinie,
En ma faveur cruelle t’a punie
De longue fievre et de palles couleurs.
Si tu guaris le coup de la langueur,
Que tes beaux yeux m’ont versé dans le cœur,
Si tu guaris d’une amoureuse œillade
Mon cœur blessé qui se pame d’esmoy
Tu guariras : car tu n’es point malade
Sinon d’autant que je le suis pour toy.