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Serve à ta volonté.
Vengeant d’un coup mille fautes commises,
Et les beautez qu’à grand tort j’avois mises
Par-avant à mespris,
Qui me prioient, en lieu que je te prie :
Mais d’autant plus que mercy je te crie,
Tu es sourde à mes cris.
Et ne responds non plus que la fontaine,
Qui de Narcis mira la forme vaine,
En vengeant à son bort
Mille beautez des Nymphes amoureuses,
Que cest enfant par mines desdaigneuses
Avoit mises à mort.


BELLEAU Quand j’estois libre.) Il fait comparaison de soymesme avec un jeune poulain, lequel tout libre et gail lard, n’ayant encore senty le feu d’amour, est farouche. Quand Amour signifie le Dieu d’aimer, il est masculin : quand il signifie nostre passion amoureuse, il est femi nin : mais ordinairement les Poètes le confondent. Moelle.) Moelle, sang, flanc, faye, arteres, muscles, se prennent ordinairement par les Poètes pour le cceur mesme. Corsere.) Ce que nous appellons escumeurs de mer. Acouhardant.) Rendant couard, mot nouveau inventé par le Poète. Narcis.) Narcisse fut un damoiseau d’excellente beauté, lequel estoit pourchassé de plu sieurs Nymphes et Déesses, et principalement d’Echo, ausquelles toutefois il ne voulut jamais entendre. En fin voyant son ombre dans une fontaine, en fut telle ment espris, que pensant en jouyr, se jetta dedans, et se noya. Voyez Ovide en sa Metamorphose. Ronsard. — Les Amours, t. II. /