Page:Ronsard - Œuvres complètes, Garnier, 1923, tome 1.djvu/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xli
AVERTISSEMENT

le Livre II (combinant la Continuation de 1555 et la Nouvelle Continuation de 1556) en 1560, les Hymnes en 1555 et 1556, les Poèmes (pour une grande partie) en 1560, les Discours en 1562 et 1563, les Elégies et les Eglogues en 1565, la Franciade en 1572, les Sonnets pour Hélène en 1578 ; on s’imagine aisément les déplaisants contrastes qu’offrirait la présentation, dans une édition collective, de textes écrits à des époques si diverses et quelquefois remaniés plus tard pour entrer dans une de ces éditions que Ronsard semble s’être plu à multiplier.

Ronsard a voulu faciliter la tâche de la postérité en réunissant, de son vivant, ses divers recueils sous le nom d’Œuvres. L’édition de Rouen 1557, qui nous donne, sous trois foliotations différentes, mais dans une même typographie et un même format, les Amours de 1552, la Continuation et la Nouvelle Continuation de 1555 et 1556, le Bocage et les Mélanges de 1554 et 1555, n’est sans doute qu’un essai auquel le poète demeura peut-être étranger ; mais les éditions collectives de 1560, 1567, 1571, 1572-3, 1578, 1584, ont bien paru avec l’entier assentiment et l’active participation de Ronsard, si nous ne pouvons en dire de même de la première édition posthume, celle de 1587.

Ayant en toutes ces éditions sous les yeux, nous avons pu les comparer et en faire un minutieux examen dont voici les résultats principaux.

Quatre des cinq volumes de 1560 reproduisent avec trop de servilité les recueils antérieurs, et trop de pièces importantes sont de composition postérieure pour que cette édition puisse servir de modèle.

Celle de 1567 fut sans doute une spéculation de l’éditeur ami des beaux formats et de la claire typographie. Ronsard s’en désintéressa : une note placée à la fin des Amours et au début des Odes porte en effet « Fautes survenues à l’impression pour l’absence de l’auteur » ! Ainsi qu’en 1560, la numérotation des Odes était très fautive.